Intro : On a tous eu des jeux inoubliables, des jeux qui ont marqué d’une empreinte indélébile notre âme d’enfant. Je parle de ces jeux où, même après 20 ans (ou 30 ans), on se souvient de notre « première fois » comme si c’était hier. Ces instants, je vais les partager avec vous avec les émotions et mon ressenti de l’époque dans cette chronique intitulée Souvenir d’un gamer…
Parce qu’on a tous eu des jeux inoubliables…
S’il y a un superhéros que tous les enfants des années 80 ont côtoyé durant leur enfance, c’est bien le Chevalier noir. C’est simple, il était PAR-TOUT ! Après un passage à vide audiovisuel de 23 ans, l’Ange de Gotham a fait un revival tonitruant en 1989 grâce au film de Tim Burton qui, pour un budget de 35 millions de dollars, en rapporta 411 millions, ce qui en a fait, à l’époque de sa sortie, le 5ᵉ film le plus rentable de tous les temps. De quoi sortir le Justicier de Gotham de la naphtaline dans laquelle il était rangé depuis 1966 et relancer l’intérêt pour le personnage dans la culture populaire.
Suite à ce succès, on a eu droit à une magnifique série animée qui a fait ses plus belles heures dans les émissions jeunesses sur Canal+ puis FR3 entre 1992 et début 2000 avec 2 OAV (Batman contre le fantôme masqué (1993) / Batman et Mr. Freeze : Subzero (1998). Le film de Tim Burton a également connu trois suites : Batman : Le Défi (1992), toujours réalisé par Tim Burton. Batman Forever (1995) et Batman et Robin (1997), tous deux réalisés par Joel Schumacher et qui sont bat terrible.
Et qui dit franchise à succès dit produits dérivés avec une palanquée de jouets (qui n’a jamais rêvé d’avoir une Batmobile ?), et une ribambelle de jeux vidéo. Ça tombe bien, c’est de l’un d’entre eux dont je vais vous causer aujourd’hui.
Back to the 1992’s :
Je vais être honnête, ce jeu n’a pas marqué l’année 1992 ; sa date de sortie du jeu sur notre vieux continent. Il a été largement éclipsé par d’autres hits sortis durant la même période (juillet 92) comme Flashback, Ecco the Dolphin ou encore les « classics » de fin d’année qu’ont été Street of Rage 2, Sonic 2 ou encore World of Illusion.
De plus, le jeu a débarqué en Europe avec deux ans de retard par rapport à sa sortie au Japon. Par conséquent, il est graphiquement plus proche d’un jeu de sortie que d’un jeu exploitant pleinement la puissance de la Megadrive. Mais, Batman compense largement ces lacunes ailleurs.
Personnellement, ce jeu évoque profondément mon enfance. Je l’associe à l’époque où l’échange de cartouches entre gamins du quartier et le fait de trimballer des boîtes de Megadrive dans mon cartable pour les montrer à la récré étaient monnaie courante. C’est comme ça que j’ai découvert moult jeux (Légende de Thor, Primal Rage, Probotector, Mega lo Mania…..) et chopé mes premiers cheveux blancs en jouant aux Schtroumpfs (toujours sur Megadrive). Chaque découverte de niveau était synonyme de discussion de cours de récré ou de débat passionné dans le bus en rentrant à la maison… Une époque aujourd’hui révolue, hélas, mais qui me laisse de précieux souvenirs !
Première claque : auditive.
Dès les premières secondes du premier niveau jusqu’au générique de fin, vous allez en prendre plein les oreilles.
On ridiculise régulièrement les capacités du Yamaha YM2612, le processeur sonore de la Megadrive, mais c’est comme n’importe quel instrument, s’il est mal exploité, vous avez un son désagréable à vous crever les tympans ! Cependant, dans le cas de Batman, c’est vraiment une pépite auditive et pour moi, l’une des meilleures bandes originales de la machine, l’une des mieux maitrisées et pourtant c’est quasi un jeu de lancement ! Derrière ces morceaux, on retrouve 2 compositeurs. Naoki Kodaka, à qui on doit également l’OST de la version NES/Famicom de Batman ainsi que de plusieurs autres musiques pour Sunsoft. Depuis 2002, il ne compose plus pour l’industrie du jeu vidéo, mais enseigne le solfège et la composition musicale assistée par ordinateur à l’université de DAIDO. Personnellement, j’aimerais assister à ce type de cours, ça changerait de la flûte à bec du collège lol.
Shinichi Seya est un autre grand nom de Sunsoft dans les années 80. Il est généralement associé à Kodaka-san pour avoir collaboré sur plusieurs œuvres musicales chez Sunsoft. Aujourd’hui, il continue d’exercer en tant que compositeur indépendant. Malheureusement, je ne sais pas ce qu’il devient en 2025.
En analysant leur parcours, on peut dire qu’à l’époque, ils formaient vraiment un duo exceptionnel.
Seconde claque : gameplay renouvelé
Pendant les premières minutes de jeu, on pourrait penser que Batman sera un beat them up dans la même veine qu’un Vigilante ou d’un The Ninja Warriors. Un beat them up des plus linéaires où l’on progresse sur un seul plan en défouraillant tout ce qui arrive à droite comme à gauche de l’écran.
Mais dès le second niveau, ceci gagne en verticalité, transformant le jeu en action plate-former. Les environnements et la trame du film sont plutôt bien suivis (c’est le souvenir que j’en garde, je n’ai pas vu le film depuis au moins 30 ans !). avec les rues de Gotham, l’usine de produits chimiques, le musée, la cathédrale…
Le jeu nous propose également 2 phases de shoot them up en Batmobile et en Batwing des plus réussies.
Au final, le jeu est un mélange habile et réussi de plusieurs genres.
Retour de Baton…arang :
Alors que manque-t-il, ou plutôt qu’aurait-il fallu, à ce Batman pour qu’il soit un banger de la 16 bits de Sega ?
Quand on regarde en détail les niveaux, malgré une conception globalement soignée, ils restent assez « basiques » dans leur structure, voire un peu trop scolaires dans leur réalisation : un début, un boss, une fin sans possibilité d’embranchement.
Même si les stages ont un peu de verticalité, les déplacements restent, quant à eux, confinés à un seul plan : le sol ; ce qui est dommage pour un héros utilisant traditionnellement son grappin pour naviguer dans Gotham.
Le bestiaire aurait mérité d’être plus étoffé, il n’y a qu’un voir 2 types d’ennemis par niveau, cela est trop peu et manque un peu de variété.
Le jeu est relativement court, avec un dernier niveau qui s’étire inutilement avec un affrontement de tous les boss déjà rencontrés avant un ultime combat contre le Joker qui n’est pas des plus foufous.
Pour finir, je pense que sa sortie tardive en Europe n’a certainement pas aidé ; si on le compare aux titres sortis sur la même période, celui-ci fait pâle figure.
En résumé:
Il ne manquait pas grand-chose pour en faire un incontournable. Musiques exceptionnelles, des phases de gameplay en véhicule vraiment jouissives et marquantes et un héros charismatique que l’on rêvait tous d’incarner. Ça reste un jeu très agréable à parcourir et tous ceux qui y ont joué sont unanimes à ce sujet. Mais manette en mains, on ressent qu’il manque un petit truc pour le rendre incontournable. C’est vraiment dommage.
Ça reste un jeu, que personnellement, je conseille à tous les possesseurs de Megadrive et à tous les passionnés d’OST de jeux vidéo. J’aimerais tellement pouvoir l’avoir en vinyle…
Sur ce, je vous laisse : je vais manger ma Bat Pizza accompagnée de ma Bat Bière !
Bon allée, une petite blague pour finir :
Quelle est une chose que Batman ne peut pas faire ? Avoir une réunion de famille….
tschuss
Autres sources sympathique à consulter :
Interview de Naoki Kodaka https://shmuplations.com/sunsoftmusic/




