Souvenirs de Gamer #18: Overboard et Abandonware : Petit bateau abandonné

Article écrit en collaboration avec le site Mes Geeks et Moi. Article que vous pouvez également retrouver sur leur blog.
L’article contient plusieurs liens qui enrichiront votre lecture, n’hésitez pas à cliquer dessus. 🙂

Intro : On a tous eu des jeux inoubliables, des jeux qui ont marqué d’une empreinte indélébile notre âme d’enfant. Je parle de ces jeux où, même après 20 ans (ou 30 ans), on se souvient de notre « première fois » comme si c’était hier. Ces instants, je vais les partager avec vous avec les émotions et mon ressenti de l’époque dans cette chronique intitulée Souvenir d’un gamer…

Parce qu’on a tous eu des jeux inoubliables…

Allez, une petite musique en lien pour se mettre dans l’ambiance (ou vous préférez peut-être celle-ci) au choix. De quoi bien vous accompagner à la lecture de cet article.

Ma première rencontre avec ce gréement remonte à l’an 1997 après TMDJC, lorsque votre cher comparse alors âgé de 11 ans utilisa ses petites économies pour acquérir un pack PS1. Celui-ci comprenait deux manettes, une carte mémoire et le célèbre CD Démo1, reconnaissable par sa pochette violette.

PlayStation et Démo1 :

Inutile de revenir sur l’histoire : l’arrivée de Sony dans le secteur du jeu vidéo et le gap technologique impressionnant de sa console face aux machines de quatrième génération ont eu l’effet d’un véritable tsunami. Adieu les cartouches et les pixels, et bonjour au support CD et aux polygones. Cela a également révolutionné notre façon de jouer, avec des titres offrant plus de profondeur que l’on avait plutôt l’habitude de retrouver sur PC que sur les consoles de salons (plus de chambre que de salon en réalité à l’époque). Même si j’étais un SEGAfile, lorsqu’il a fallu choisir sa 32 bits, la firme d’Haneda avait déjà perdu le match face à l’entreprise créatrice du Walkman.

Bref, sur la galette, il était possible de jouer aux démos d’Overboard, d’Abe’s Oddysee, de Rapid Racer, de Ridge Racer, de Kurushi, de Porsche Challenge, de Lifeforce Tenka, d’Hercules ; de regarder les vidéos de Soulblade et de Rosco McQueen sans oublier les fameuses animations du T-Rex et de la Raie-Manta. À chaque fois que je repense à cette période, je me prends un coup de pelle de 30 ans.

Il faut également se remettre dans le contexte de l’époque : aujourd’hui, 90% des 16- 59 ans sont équipés d’un micro-ordinateur, c’était à peine 20% en 1997. Donc la notion de démo, pour les non-PCistes, c’était quelque chose de totalement nouveau pour la majorité des gamers, et ce disque (quelle que soit la version que l’on a eue à l’époque) a fortement marqué de nombreux joueurs novices, moi y compris, sur la première console de Sony. Il nous montrait le fossé entre la génération de consoles précédente et le futur proposé par la Playstation (pour info, on en est à la neuvième génération avec la PS5 et la Series X/S).

Psygnosis :

Me concernant, le jeu qui a retenu le plus mon attention, c’est le jeu développé par le studio à la chouette argentée. Psygnosis dans les années 90, c’était sans aucun doute un des meilleurs (voire le meilleur) studios de développement au monde. On doit au studio de Liverpool parmi les plus beaux titres de l’ère Amiga et Atari ST comme Shadow of the Beast ou parmi les plus originaux comme Lemmings mais aussi plus tard, WipeoutG-Police et Destruction Derby. À l’époque, pour moi, voir ce logo était tout sauf anodin et était synonyme de qualité, aussi bien auditivement qu’au niveau du gameplay. Je ne pense pas que mon ancien comparse Manjimaru de Sega Legacy me contredira sur ce point. (Allez jeter un petit coup d’œil sur son site, il est bien fourni.)

Alors, pourquoi écrire un article sur ce jeu si je ne l’ai pas fait ? Attends, j’y viens, mon copain. Ce jeu, même si je ne l’ai jamais fait, était toujours dans un coin de ma tête. Quand je faisais mes tests sur console d’émulation, c’est un titre que je lançais systématiquement. C’est un jeu que n’hésitez pas à citer lorsqu’on parle des jeux des plus originaux de la PS1 avec Kula World (que l’on trouvait sur un autre CD démo1 [le rouge]). Mais la véritable raison, c’est qu’une information a popé sur twitX fin mars de cette année : le jeu est disponible en abandonware sur Abandonware-France depuis le 30 mars. À cette annonce, je me suis pris un coup de pelle de 30 ans comme Anton Ego quand il goute le plat de Rémi dans le film Ratatouille et je me suis rappelé tout ce que vous avez cité au-dessus. Je n’ai pas hésité, j’ai sauté sur l’occasion pour combler cette occasion manquée.

Pour moi, Abandonware-France est la Mecque de l’Abandonware et est également un de mes sites JV préférés. Le site existe depuis 2000 et a pour but de proposer en libre téléchargement d’anciens jeux qui ne sont plus commercialisés ni supportés par leurs éditeurs. Ce qui signifie que ces programmes ne sont plus disponibles à la vente, et que les développeurs ne fournissent plus de mises à jour, de support technique ou de maintenance. Dans la mesure du possible, les jeux disponibles sur le site sont dans la langue de Molière, ce qui est tip-top lorsqu’on est fâché avec la langue de Shakespeare ou, si, comme moi, elle ne vous aime pas !

Même si cette pratique n’est pas très légale, elle est tolérée actuellement. Il est également intéressant de mentionner que l’abandonware a également évolué avec l’essor du rétrogaming. Avant, on pouvait statuer si un jeu était abandonné en se basant sur une date de sortie. Aujourd’hui, avec des rééditions, c’est plus compliqué, et Abandonware France retire de ses serveurs tous jeux dont la commercialisation a repris ou quand les ayants droit ont contacté les administrateurs pour demander à ce que leurs jeux ne soient plus distribués gratuitement sur le site. Il n’est donc pas rare de voir la liste évoluer et de ne plus retrouver certains jeux s’ils sont ressortis sur GOG, par exemple.

La motivation principale de l’équipe d’Abandonware France est de faire en sorte que ces vieux jeux ne soient pas oubliés et de les faire découvrir à ceux qui seraient passés à côté à l’époque de leur sortie.

Son but est qu’il reste une trace de l’histoire et de l’évolution des jeux vidéo, si possible en vous les fournissant gratuitement, dans le cas contraire en vous donnant le moyen de vous les procurer légalement lorsque cela est possible.

Il est important de notifier que le site ne se contente pas uniquement de proposer des jeux. Au contraire, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il est possible de trouver sur le site des covers de jeux, des OST, des publicités, des manuels de jeux, des patchs correctifs, sans oublier des fiches sur les éditeurs, les développeurs, etc. C’est une vraie mine d’or d’informations.

Que dire également de ses sites « jumeaux » que sont https://www.abandonware-magazines.org/ qui regroupe d’un côté plus de 27 000 magazines PC et consoles consultables en ligne et dont je fouille régulièrement le contenu pour trouver des infos sur vos titres rétro préférés. Site d’où viennent une partie de mes scans d’articles d’époque.

Ainsi que https://www.abandonware-videos.org/ qui permet de revisionner des vieilles émissions JV des années 90 comme Cyber Flash, Télévisator 2 ou Hugo Délire.

Ces 3 sites sont des incontournables pour tous les amoureux du jeu vidéo. Personnellement, j’ai découvert le site Abandonware France depuis 2007, j’y ai fait des découvertes magnifiques comme le podcast Muzax qui était diffusé en ligne lorsqu’on visitait le site et dont j’ai écrit un article sur le site de mon ami Sebkos disponible ici . J’ai retrouvé mes pépites d’enfance que j’avais sur mon 150 MMX.

Avant de fermer la parenthèse Abandonware, je voulais également souligner un point très important. L’abandonware des années 2000 et l’abandonware de 2025 sont totalement différents. Il y a encore quelques années, faire tourner des vieux jeux PC sur des machines actuelles était une vraie tannée. Il fallait des patchs, ou des machines virtuelles, des DDLs qui n’existaient et autres saloperies (il n’y a pas d’autre mot), et c’était limite décourageant quand rien ne marchait ou que ça plantait sans savoir pourquoi.

Maintenant tout cela est totalement obsolète, l’équipe d’Abandonware a mis en place des «Version automatique » ou « abandonware facile » et tout est déjà prêt à l’emploi dès l’installation. Le gain de temps est inimaginable et tout fonctionne du premier coup. Donc, toi qui lis cet article, tu n’as aucune excuse pour ne pas cliquer sur ce lien et te faire plaisir sur Overboard ! ou Destruction
Derby 2

Petit Bateau !! :

Maintenant, attaquons le cœur du sujet : Overboard ! (ou Shipwreckers ! pour les flibustiers d’Amérique) est un jeu où tu tiens la barre d’un galion pirate. Le jeu est un savant mélange des genres, proposant des séquences d’escarmouches contre divers adversaires, allant des navires ennemis aux perroquets bombardiers (non, je n’ai pas abusé du rhum). En plus de ces combats, le jeu intègre des énigmes nécessitant réflexion pour activer divers interrupteurs et éviter les pièges ennemis ainsi que les créatures des profondeurs. Pour finir, vous aurez également des moments dédiés à la capture de bases adverses qui nous serviront de refuge au cas où ton navire viendrait à faire le grand plongeon !

Je n’avais pas relancé le jeu depuis près d’une décennie et la première chose qui m’a frappé, c’est la beauté du titre. Cela est probablement dû à la version proposée par Abandonware France, qui inclut par défaut « dgVoodoo », un logiciel qui émule avec brio les cartes 3dfx, cartes graphiques qui étaient des véritables stars de la fin des années 90. Grâce à cela, cette version PC surpasse de loin la version PlayStation. Que ce soit pour les effets d’eau, de lumière, d’ombre ou d’explosions, tout est d’une grande netteté et d’une fluidité exemplaire, sans gros polygones visibles ; c’est tout simplement impressionnant. J’ai déjà vu d’autres jeux tentant de recréer l’atmosphère de la PS1, mais aucun n’était aussi réussi visuellement.

Même certains remasters font pâle figure à côté de ce jeu pourtant âgé de 28 ans. J’ai acheté Tombi! Special Edition sur PS5 (jeu que j’ai découvert à l’époque via un CD de démo sur PS1, mais introuvable même à l’époque). Le portage est d’un feignant, j’ai rarement vu ça (il n’y a même pas un lissage et beaucoup de temps de chargement [et qui sont plus longs que ceux de Skyrim !]). Le jeu est nettement moins beau, et pourtant c’est un jeu 2D et tournant sur une console de dernière génération.

Le titre transpire la piraterie, mais la flibusterie « fun » façon comédie anglaise. Que ce soit l’intro, les menus, la musique, les diverses mimiques de notre équipage ou des ennemis, on ressent que l’ambiance a été hyper travaillée pour nous donner le sourire à chaque interaction. Que ce soient les équipages qui sautent à l’eau quand les galions prennent feu ou les perroquets qui se métamorphosent en poulet rôti quand ils sont abattus, on se surprend à sourire régulièrement.

Concernant la jouabilité, ça sera à l’ancienne. Malgré mes tentatives (après, je ne suis pas un expert non plus), je n’ai pas réussi à configurer une manette pour jouer USB donc ça sera clavier uniquement. De quoi nous replonger en plein milieu des années 90. Heureusement que les touches sont paramétrables pour gagner un peu en ergonomie, car les touches par défaut ne sont pas top (après, je joue sur un micro-PC 14 pouces, ça ne doit pas aider).

Manette en main, enfin plutôt clavier sous les doigts, ça donne quoi ? Je n’ai jamais été déçu par les jeux Psygnosis, Overboard ne fait pas exception. Notre embarcation répond au doigt et à l’œil et est aussi agile qu’un Skiff et peut tourner sur place. On dispose même d’un petit bouton boost, ce qui est idéal (voire nécessaire) pour passer certains passages où les pièges sont légion.

Chose vraiment utile et qui prouve encore que Psygnosis était tout sauf des branques, il est possible de changer la vue à l’aide d’une simple touche. En vue « semi isométrique » de base, il est possible de passer en vue de dessus ou en vue arrière à n’importe quel moment. De quoi faciliter certains passages bien étroits ou de dénicher certains ennemis bien cachés à l’ombre d’un embranchement.

Comme tout galion pirate qui se respecte, notre navire est armé tel le Bismarck ou le Yamato ou encore L’USS Missouri (la technique du frein à main en moins [si besoin, la vidéo en lien pour la réf]).

Du traditionnel canon de bordée en passant par le lance-flammes, les mines ou autres rockets bien utiles pour la chasse aux piafs, c’est tout un arsenal (huit armes différentes au total) que l’on débloquera au fur et à mesure pour progresser dans notre aventure afin d’ouvrir différents passages ou de couler les navires adverses et autres tours de guet ou animaux. Est-ce qu’il est utile de préciser que chaque adversaire réagit plus ou moins bien à l’arme que vous avez sélectionnée, ou je vous laisse le découvrir ? Armement qui s’améliore si on trouve plusieurs fois son icône à travers le jeu. Chose vraiment cool, on a une commande pour tirer à bâbord du navire, mais aussi une commande pour tirer à tribord, et quand on maintient les 2 touches, on tire des 2 côtés en même temps. Ça semble rien, mais ça peut sauver la vie de nos marins d’eau douce. L’inconvénient, c’est que les munitions se vident alors comme une bouteille de whisky dans les mains du capitaine Haddock.

L’aventure nous fera voyager à travers 5 régions avec chacune son level design bien à elle, avec ennemis et ambiance bien spécifiques. Des Caraïbes, qui est notre point de départ, jusqu’en Égypte, en passant par des bassins industriels, vos mirettes en prendront plein les yeux. Chaque région se termine par un combat de boss afin de changer de contrée.

« Whaou machintruc76, ce jeu à l’air d’être une pépite, il n’a pas de défaut ? » « Attends, j’y viens l’ami ». Ce jeu est dddddduuuuuuuurrrrrrrrrr. Notre bateau est relativement fragile, notre barre de vie fond comme neige au soleil en cas d’affrontement ou passage de pièges mal négociés. Le nombre de vie est également réduite et difficile à récolter dans les niveaux. Il est impossible de sauvegarder avant la fin d’un niveau. Plus on progresse et plus ils gagnent en longueur et en difficulté. Ce qui ne posait pas de réels problèmes en soit du moins à l’époque de sa sortie. Mais aujourd’hui avec des temps de jeux clairsemés ce n’est vraiment pas évident de trouver du temps pour s’investir tête baissé dans le jeu. Combien de fois, j’ai commencé un niveau sans jamais pouvoir le terminer, car j’ai un imprévu qui m’est tombé dessus (ou que j’ai mourut). C’est pour cela que j’ai mis de côté (au moins pour un temps) le jeu. Aussi bien, j’ai adoré le redécouvrir de la meilleure des manières aussi bien, je suis frustré de ne pas réussir à m’investir comme je le souhaite, car je recommence sans cesse le même niveau.

Pour finir, le jeu dispose d’un mode multi-joueurs local que je n’ai pas testé. Le but étant de couler le bateau adverse. De quoi revivre les affrontements épiques tels Jean Bart versus Robert Surcouf. Un mode que j’aurais kiffé faire à l’époque sur PS1.

Conclusion :

Je suis coupé en 2 comme la mer Rouge (ou un normand du 76 lol). D’un côté, du plaisir apporté à la redécouverte du jeu, de la vague de souvenirs associée et de la banane qu’il m’a apportée pendant plusieurs heures. Et de l’autre sa difficulté et la non-possibilité de sauvegarder quand je le souhaitais. Cependant, Overboard aura pour moi toujours un petit statut culte indétrônable, un charme des années 90 que l’on ne retrouve plus (ou pas assez).

Overboard dans la presse :

Né au milieu des années 80, j'ai grandi avec le Club Dorothée, les Minikeums, M6 Kid et Les consoles SEGA. De mon baptême du jeu sur Altered Beast version Master System jusqu'à aujourd'hui, Sega et moi c'est une grande histoire d'amour. Avec une quantité de souvenirs inoubliables, des crises de rire aux crises de larmes . Ce que j'aime ? Partagez mes souvenirs et mon vécu de joueur. J'espère que vous prenez autant de plaisir à lire mes articles que moi je prends à les écrire. A bientôt j'espère.

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